La question de la ferveur me paraît tellement importante qu'il me semble être seulement parvenu à son seuil avec le précédent post qui y était pourtant entièrement consacré.
Je voudrais tenter ici de l'aborder sous un autre angle, que je crois décisif, au sens où il s'agira de plonger au coeur de l'être, au coeur de ce qui fait les personnes que nous sommes, le "soi", que par le passé, avant l'avènement de la modernité laïque et scientiste, on appelait l'âme.
Il n'est pas utile que je m'efforce de clarifier ici l'entendement que l'on peut avoir de ces deux notions car c'est à la partie la plus prosaïque de la première que je vais m'attacher et chacun la connaît suffisamment bien pour qu'il ne soit pas nécessaire d'en donner un contour précis.
Je veux parler de l'ego que je propose de définir simplement comme le souci de soi. Ce souci s'étend à tout ce qui fait le soi, à savoir tout ce que pouvons déclarer nôtre, que cela soit matériel ou immatériel.
Suivant l'éducation qu'il a reçue, chacun de nous a été amené à accorder une importance plus ou moins grande à cette caractéristique essentielle du soi qu'est l'image qu'on donne de soi au point que, pour certains, le soi s'y réduit entièrement de sorte que l'anéantissement de l'image signifie l'anéantissement du soi, de la personne et donc de l'être.
C'est à bon droit que l'image de soi est devenue un concept clé de la psychologie car même si nous en avons pas suffisamment conscience en raison des vies écartelées que nous menons à toute allure et qui nous laissent un sentiment de dispersion et de dé-intégration, notre vie mentale est d'abord sociale et donc entièrement axée autour de l'image de soi entendue comme l'image de nous-même que nous percevons dans le regard et les jugements des autres.
Une part essentielle de l'ego en tant qu'il n'est que "souci de soi" consiste ainsi dans un souci de l'image que les autres ont de soi. Ce qui, au moins à l'origine, n'est pas à entendre comme simple souci de l'apparence mais comme besoin de donner de soi une image qui suscitera chez l'autre l'acceptation et l'amour plutôt que le rejet.
C'est donc le besoin d'être aimé que l'on peut reconnaître comme le principal moteur de l'ego. La chose pourrait choquer si l'on songe que ce dernier est probablement la principale source de la violence du monde.
Mais l'intérêt d'en venir à ce point de vue est d'abord de ne plus faire de l'égoisme une cause première. Il n'est que la manifestation de la peur fondamentale de l'anéantissement que susciterait le fait de se voir rejeté par l'autre ou les autres.
Une fois cette peur du rejet de l'autre identifiée, on peut et doit se demander comment le croyant s'y confronte lorsqu'il lui est demandé de se mettre en présence de Dieu, le grand Autre absolu.
En effet, la ferveur dans la prière ne tient-elle pas à la capacité à se mettre en présence de celui ou celle à qui la prière est destinée ? Peut-on adresser une prière sincère et vibrante à une lointaine abstraction céleste ? Cela semble impossible.
Mais comment oser se tenir en présence de l'Absolu et de l'Immaculé(e) alors qu'on se sent et se sait chargé de toutes les petitesses, les bassesses et les mesquineries voire les violences dont les humains tissent leur quotidien à force d'être mus à tout instant par l'ego donc la peur ?
Comment ne pas craindre de se trouver instantanément désintégré ? Comment avoir l'audace de se croire digne de venir à une telle présence pour prier et demander l'accomplissement de quelque voeu que ce soit ?
Il me semble que pour réaliser cela, il nous faut être animé par la confiance de l'enfant libre, celui qui se sait complètement aimé et qui croit sans l'ombre d'un doute que les fautes qu'il a pu commettre dans ses égarements passés lui sont pardonnées.
La conscience de cet amour au-delà de toute mesure dont chacun de nous fait l'objet amène un soulagement immense qui, en anéantissant la peur qui engendre l'ego, nous ramène à l'état de l'enfant libre. Celui-ci, confiant (car tous besoins satisfaits et donc), plein de gratitude et donc d'amour pour sa Mère et son Père, se trouve, de fait, au paradis.
Voilà ce que, je crois, recouvre cette recommandation presque anodine qui nous est faite pour venir à la prière : nous mettre en présence du Ciel.
Elle est essentielle, elle est cardinale, elle est la clé et si nous consentons à cette mise à nu, si nous consentons à redevenir l'enfant confiant et libre que nous portons en nous, nous voilà projetté au Paradis.
Et tout ça sur terre !
Elle est pas belle la vie ?
Réflexions d'un psychologue sur la prière. Pas des références, seulement une recherche.
dimanche 29 juin 2014
dimanche 15 juin 2014
De la souffrance...
S’il est une chose que la plupart d’entre nous refusent de
manière véhémente, avec encore plus de force que pour la mort elle-même (à
laquelle nous savons ne pouvoir échapper tôt ou tard), c’est bien la souffrance.
Dans ce qui suit, je voudrais faire le lien entre
souffrance et sacrifice de soi pour tenter d'amener une compréhension moins univoque.
Mon point de départ sera le désir de toute puissance auquel nul humain n'est complètement étranger dès lors que chacun d'entre nous est, en quelque sorte, une population ou un écoystème d’habitudes
qui — ainsi que l’affirmait le psychologue suisse Jean Piaget, avec raison, je crois — tentent, chacune à sa manière de s’assimiler
tout l’univers, c’est-à-dire, tentent de s’en saisir, de l’ingérer, de le dévorer,
bref, de le faire sien.
Cette volonté de puissance s’observe dès les tous premiers stades de développement avec monsieur
bébé qui explore le monde en suçant tout ce qui passe à portée de main et elle a été traduite de manière savoureuse par l’idée de Mark Twain selon laquelle « pour
l’homme qui tient un marteau, tout ressemble un clou. »
Ce qu'il y a à retenir ici c'est que notre pulsion d’emprise congénitale ne
connaît pas de limite a priori et les enfants d’aujourd’hui le font bien savoir
à leur parents, trop souvent démunis faute de savoir ce que veut dire éduquer.
La raison de tout cela est que notre puissance, cad, l'emprise dont nous sommes capables, constitue un """contrôle""" sur le monde et les êtres environnants qui s'avère être notre principale source de plaisir et de réassurance ne serait-ce parce qu'il se manifeste souvent par ce que nous appelons la réussite. Rien ne nous rend plus heureux et ne nous donne davantage confiance en nous-même que cela, le "contrôle" — à entendre simplement comme le fait d'avoir ce que l’on veut,
voir se réaliser ce que l’on anticipait, désirait, attendait, recherchait plus ou moins activement, etc.
On peut penser que toutes nos jouissances terrestres viennent de l’appariemment ou de la plus ou moins grande correspondance entre la représentation du but vers
lequel nous tendons et la perception de la réalité.
L’hypothèse qui vient ici assez naturellement est que toute notre souffrance
découle de l’absence ou seulement de l’insuffisance de cette correspondance.
Lorsque nous espérons un délectable banquet et que l’on nous offre un bout de pain rassis, nous souffrons de cette attente déçue non
seulement à cause des plaisirs de la bouche qui nous manqueront mais aussi à
cause de l’offense que nous percevons dans ce qui, sauf cas de force majeure,
ne peut plus être considéré comme un don.
99,9 % de notre vie se joue dans cet entre-deux, dans cet
espace plus ou moins grand entre nos attentes, nos espérances, nos buts, nos
projets, nos désirs, et ce qui, en définitive, du monde, vient à nous.
Plus la conformité à nos attentes se vérifie, plus nous
sommes dans la plénitude, plus nous connaissons le bonheur jusqu'à être aux anges !
Plus nos attentes sont trompées, décues, et plus nous allons
vers la souffrance.
Cette dynamique se joue à des niveaux très élémentaires
comme le confort physique, la santé ou la sécurité alimentaire. S’ils
font défaut, la douleur engendrée peut être extrême car l’attente est ici portée
par ce qu’il y a de plus puissant en nous : l’instinct de survie.
Qu’elle soit physique ou morale, la souffrance fait peur,
soit que nous l’ayons connue, soit que nous en ayons observé les effets sur d'autres.
Et l’horreur, c’est, bien sûr, quand elle s’installe dans notre vie, dans notre présent.
L’horreur, c’est quand vient à nous ce qu’on ne veut pas, c’est
quand s’impose à nous ce que l’on refuse, c’est quand il nous faut consentir à
ce qui n’est pas acceptable et qui peut concerner un être cher autant que nous-mêmes.
Observons au passage que « ne pas avoir ce que l’on
veut » est tout à fait neutre étant donné que cette situation est ouverte
et peut évoluer aussi bien vers le négatif que vers le positif dès lors qu’elle
s’inscrit dans la temporalité, dans un devenir.
Par exemple, alors qu’on n’a pas encore mangé on peut être
heureux de simplement savoir que l’on se mettra bientôt à table car on est
alors confiant dans le fait d’obtenir ce que l’on désire : un bon repas.
Le fait est que l’usage nous porte à dire « bon appétit »
et non pas « bonne réplétion » !
Conclusion (un peu hâtive, je le reconnais mais je ne veux
pas faire trop long) :
1)
on peut penser que la souffrance vient quand,
faute de congruence entre notre attente et notre perception de la réalité, nous
sommes amenés à dire NON à l’univers, NON à ce qu’il nous offre, NON à ce
qui se présente à nous comme un inacceptable présent, NON à ce que nous ne
voulons pas croire comme nous étant destiné, comme étant un destin injuste qui nous
fait violence.
2)
A l’inverse, nous pouvons concevoir que la joie vient
quand il y a congruence entre nos
anticipations et nos perceptions de sorte que nous pouvons dire OUI à ce que l’univers
nous offre.
Observons à présent que, autant le NON nous met à distance
et nous isole de cet univers que nous refusons, autant le OUI nous unit à lui
et peut, à l’extrême nous amener à cette conscience océanique qui traduit l’état
d’abandon complet au monde tel qui l’est.
J’imagine que vous voyez où je veux en venir : si la
joie dépend de la conformité de nos attentes à nos perceptions, se pourrait-il
alors que nous ayons le pouvoir de l’engendrer en simplement consentant à ce
qui s’offre à nous ? Se pourrait-il que la joie dépende de notre volonté,
de notre consentement, de notre « soumission » ou, mieux, de notre
abandon, à la vie qui s’offre à nous ?
La joie ne pourrait-elle alors venir même d’une souffrance
consentie ? Une souffrance que l’on s’imposerait à soi-même parce que cela
aurait du sens, c’est-à-dire, parce que cela nous permettrait de réaliser la
plénitude d’une attente encore plus forte que la première ?
Il y a presque là une banalité. En effet, nous connaissons tous le fameux "il faut souffrir pour être belle". Nous savons aussi pour la plupart que le mot "travail" renvoie étymologiquement au tripalium, vieil instrument de torture. Bref, l'idée que si on veut du résultat, il faut accepter de souffrir est depuis longtemps inscrite dans notre culture judéo-chrétienne. No pain, no gain disent les anglo-saxons.
Là où cela devient plus intéressant, c'est que nous pouvons y reconnaître aussi l’agapé, cet amour chrétien
par excellence qu’est, par exemple, l’amour des parents pour une progéniture à laquelle ils
sont disposés à tout sacrifier, y compris leur propre vie.
Je vais m’arrêter sur cette piste avec le projet d’y
revenir très bientôt, la semaine prochaine si possible, pour aller au bout de l’idée qu’une issue possible et probablement
désirable au problème de la souffrance pourrait bel et bien passer par cet
abandon maximal, ce (t aban)don de soi, ce sacrifice cardinal qu’on appelle l’amour.
mardi 27 mai 2014
Comment peut naitre l'Espérance dans le sacrifice d'une âme innocente sur l'autel de l'Amour du Père?
J'ai appris une triste nouvelle aujourd'hui et j'ai cherché un endroit pour me recueillir, j'ai choisi ici si ça ne t'embête pas, car ici je me sens libre d'exprimer ce que je ressens.
Je voudrais rendre un hommage à une jeune personne, partie trop jeune, emportée par la maladie, une de "mes petits protégés", pour qui je dois rester vigilant dans mon travail, mais qu'inévitablement je porte aussi dans mes prières et dans mon coeur.
J'ai été très affecté par cette nouvelle, et pourtant ma Foi me porte à espérer. J'entends souvent les gens dire "si Dieu existait, il ne laisserai pas ces choses se produire". Et pourtant je sais que non seulement Dieu existe, mais que si ces choses arrivent c'est que cela fait partie du plan de Dieu...
Alors pourquoi ? Je ne peux trouver d'autres sources de réponses que l'Amour lui même, cet Amour infini de Dieu pour ses enfants, tous ses enfants.
Dans "l'Evangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, j'ai retenu une leçon : Dieu destine certaines âmes à une action co-rédemptrice. Ainsi l'innocence offerte sur l'autel de l'Amour du Père participe à l’œuvre du Salut et chacune de ces pertes apparente, est finalement un gain pour tous.
Cela n'a bien sûr de sens que si la Vie est bien, comme nous l'a confirmé le Christ, éphémère en comparaison de celle qui nous attends à ses côtés.
Seule une grande Foi et une Espérance soutenue par la grâce peuvent nous ouvrir cette perspective, mais lorsqu'elle est ouverte, le Père nous invite à contempler son œuvre d'Amour : chacune de ces âmes brillera au ciel comme une étoile au firmament, un joyau sur la couronne de la pureté, un délice pour le Très - Haut.
A cette étoile viendra se joindre celle des parents qui auront su, rester patients dans la douleur et continuer à aimer le Père dans l'espérance des retrouvailles.
Non la souffrance consentie avec Amour n'est pas vaine, chaque larme versée sera recueillie par un Ange et posée comme une offrande d'Amour devant le Créateur, en réparation des offenses innombrables faites au trois fois Saint.
L'Amour; est si précieux qu'il ne laisse aucune place à l'absurdité : "chacun des tes cheveux son comptés".
Et pour nous confirmer dans notre Foi, le Christ s'est offert lui même en sacrifice, et de ce sacrifice surgit le Salut.
"Heureux ceux qui pleurent, ils seront consolés"
Adieu Alison, entre dans la Joie de ton Maître.
Je voudrais rendre un hommage à une jeune personne, partie trop jeune, emportée par la maladie, une de "mes petits protégés", pour qui je dois rester vigilant dans mon travail, mais qu'inévitablement je porte aussi dans mes prières et dans mon coeur.
J'ai été très affecté par cette nouvelle, et pourtant ma Foi me porte à espérer. J'entends souvent les gens dire "si Dieu existait, il ne laisserai pas ces choses se produire". Et pourtant je sais que non seulement Dieu existe, mais que si ces choses arrivent c'est que cela fait partie du plan de Dieu...
Alors pourquoi ? Je ne peux trouver d'autres sources de réponses que l'Amour lui même, cet Amour infini de Dieu pour ses enfants, tous ses enfants.
Dans "l'Evangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta, j'ai retenu une leçon : Dieu destine certaines âmes à une action co-rédemptrice. Ainsi l'innocence offerte sur l'autel de l'Amour du Père participe à l’œuvre du Salut et chacune de ces pertes apparente, est finalement un gain pour tous.
Cela n'a bien sûr de sens que si la Vie est bien, comme nous l'a confirmé le Christ, éphémère en comparaison de celle qui nous attends à ses côtés.
Seule une grande Foi et une Espérance soutenue par la grâce peuvent nous ouvrir cette perspective, mais lorsqu'elle est ouverte, le Père nous invite à contempler son œuvre d'Amour : chacune de ces âmes brillera au ciel comme une étoile au firmament, un joyau sur la couronne de la pureté, un délice pour le Très - Haut.
A cette étoile viendra se joindre celle des parents qui auront su, rester patients dans la douleur et continuer à aimer le Père dans l'espérance des retrouvailles.
Non la souffrance consentie avec Amour n'est pas vaine, chaque larme versée sera recueillie par un Ange et posée comme une offrande d'Amour devant le Créateur, en réparation des offenses innombrables faites au trois fois Saint.
L'Amour; est si précieux qu'il ne laisse aucune place à l'absurdité : "chacun des tes cheveux son comptés".
Et pour nous confirmer dans notre Foi, le Christ s'est offert lui même en sacrifice, et de ce sacrifice surgit le Salut.
"Heureux ceux qui pleurent, ils seront consolés"
Adieu Alison, entre dans la Joie de ton Maître.
dimanche 27 avril 2014
Ferveur
Les posts précédents avançaient l'idée que, d'une part, nous ne pouvons être que dans la croyance en ce que nous considérons être "la réalité" au sens où le savoir n'est jamais qu'une croyance d'ordre supérieur car collective et basée sur une méthode... qui fait foi ;-).
D'autre part, j'ai tenté d'attirer l'attention sur l'importance d'attribuer au Ciel auquel nous adressons nos prières une réalité aussi vive que celle que nous donnerions à un cobra dressé face à nous sans nous laisser influencer par le credo scientiste qui entend distinguer réalité et métaphysique.
Le Ciel n'est peut-être pas sur Terre ou dans les manuels de science, mais il peut et doit être la réalité du croyant bien plus sûrement que ce monde mondain qui passera et dont il ne restera pas pierre sur pierre.
Autrement dit, la prière n'est pas du rituel, n'est pas dans l'ordre symbolique, elle ne s'adresse pas à des "images", à de simples "représentations" de sorte qu'elle n'a pas, et c'est le plus important, à être dite avec le sentiment du devoir, encore moins du devoir accompli.
Une prière n'est pas un devoir, elle est une prière, ce qui veut dire que, quelle qu'en soit l'intention, elle doit être ressentie, vécue, éprouvée avec intensité, avec un sentiment de pleine actualité, voire d'urgence.
Loin de toute litanie, loin de la récitation de l'enfant soumis (cf. l'Analyse Transactionnelle) qui fait ce qu'on lui a dit de faire, la prière est la vraie demande sincère et fervente de l'enfant libre adressée de tout son coeur à l'Etre qui, sans l'ombre d'un doute, a le pouvoir de changer le cours des choses pour nous exaucer.
Quand la ferveur est là, la prière coule comme une rivière dans un lit dégagé car elle balaye tout ce qui pourrait l'entraver alors que lorsqu'elle faiblit ou fait défaut, n'importe quoi pourra faire obstacle, que ce soit des pensées parasites qui nous ramènent vers le monde ou l'appel du sommeil qui, insensiblement, tirera ces pensées parasites vers le rêve.
La ferveur c'est l'énergie qui nous anime et que nous consacrons à la prière. Il importe qu'elle vienne en abondance, que nous soyons généreux dans ce qui n'est rien d'autre qu'un "sacrifice". D'où l'importance de se mettre véritablement en présence de la réalité vers laquelle nous nous tournons, d'où l'importance de le faire à une heure propice, avant que la fatigue ne vienne tarir le cours de notre prière et lui retirer son indispensable ferveur.
D'autre part, j'ai tenté d'attirer l'attention sur l'importance d'attribuer au Ciel auquel nous adressons nos prières une réalité aussi vive que celle que nous donnerions à un cobra dressé face à nous sans nous laisser influencer par le credo scientiste qui entend distinguer réalité et métaphysique.
Le Ciel n'est peut-être pas sur Terre ou dans les manuels de science, mais il peut et doit être la réalité du croyant bien plus sûrement que ce monde mondain qui passera et dont il ne restera pas pierre sur pierre.
Autrement dit, la prière n'est pas du rituel, n'est pas dans l'ordre symbolique, elle ne s'adresse pas à des "images", à de simples "représentations" de sorte qu'elle n'a pas, et c'est le plus important, à être dite avec le sentiment du devoir, encore moins du devoir accompli.
Une prière n'est pas un devoir, elle est une prière, ce qui veut dire que, quelle qu'en soit l'intention, elle doit être ressentie, vécue, éprouvée avec intensité, avec un sentiment de pleine actualité, voire d'urgence.
Loin de toute litanie, loin de la récitation de l'enfant soumis (cf. l'Analyse Transactionnelle) qui fait ce qu'on lui a dit de faire, la prière est la vraie demande sincère et fervente de l'enfant libre adressée de tout son coeur à l'Etre qui, sans l'ombre d'un doute, a le pouvoir de changer le cours des choses pour nous exaucer.
Quand la ferveur est là, la prière coule comme une rivière dans un lit dégagé car elle balaye tout ce qui pourrait l'entraver alors que lorsqu'elle faiblit ou fait défaut, n'importe quoi pourra faire obstacle, que ce soit des pensées parasites qui nous ramènent vers le monde ou l'appel du sommeil qui, insensiblement, tirera ces pensées parasites vers le rêve.
La ferveur c'est l'énergie qui nous anime et que nous consacrons à la prière. Il importe qu'elle vienne en abondance, que nous soyons généreux dans ce qui n'est rien d'autre qu'un "sacrifice". D'où l'importance de se mettre véritablement en présence de la réalité vers laquelle nous nous tournons, d'où l'importance de le faire à une heure propice, avant que la fatigue ne vienne tarir le cours de notre prière et lui retirer son indispensable ferveur.
dimanche 13 avril 2014
Le tridum pascal comme un sommet
Lors d'un échange récent avec un ami prêtre, celui-ci m'a, à brûle-pourpoint, demandé si j'allais faire le tridum pascal.
Je ne savais même pas ce que c'était.
Il m'a alors expliqué très rapidement, mais avec une ferveur palpable, que c'était les jours les plus précieux de l'année liturgique.
Ce que j'en ai compris, c'est que chacun est invité à accompagner le Christ dans son abandon total à la volonté du Père, dans son amour sans limite pour les hommes, dans son consentement au sacrifice de soi absolu, dans une descente aux enfers et une mortification poussée jusqu'au néant, et cela tout en gardant foi dans le Père, dans sa promesse de résurrection et de vie éternelle.
La passion avec laquelle il m'en parlait était communicative, mais je ne pouvais pas ne pas la ressentir comme étant bien au-delà de mes capacités (je me suis senti comme "provoqué" et assez mal à l'aise car tellement en dessous de l'idéal, tellement éloigné d'un tel lieu).
C'est comme si un ami me parlait de sa conquête de l'Himalaya ou simplement du Mont-Blanc.
Je pourrais l'écouter avec la plus grande attention sans jamais perdre de vue que mon état de forme physique étant ce qu'il est, ce voyage n'est pas pour moi.
Ma conviction est que pour vivre le Tridum, comme pour escalader des sommets ou simplement jouer du violon avec bonheur, il est nécessaire d'avoir une longue et patiente éducation qui, c'est bien clair, me fait encore défaut.
Je le vois bien avec la modeste prière qui chaque jour me met à l'épreuve et me fait prendre conscience de mon insigne faiblesse tant il m'est difficile de simplement tenir mon esprit fermement orienté vers le Ciel et de ne pas le laisser s'égarer dans les méandres de la pensée mondaine.
Le tridum pascal me paraît un sommet immense.
Dorénavant je le vois, il est émerge au-dessus des brumes de ma méconnaissance mais je sais aussi d'emblée une chose : je ne pourrai y venir qu'en bonne compagnie, porté par une dynamique de groupe qui me donnera la sûreté (de sens), la constance et la ferveur nécessaires pour traverser cette épreuve.
J'imagine que c'est ce qui est proposé à Paray le Monial.
Quoi qu'il en soit, je n'en suis pour le moment qu'à une modeste marche d'approche.
Modeste parce que prodigieusement lente.
J'espère que l'urgence des temps ne m'obligera pas à presser le pas.
En même temps, vu la tournure des évènements, je doute fort d'avoir longtemps le loisir de marcher à mon rythme.
Il ne me reste donc qu'à m'en remettre...
A la grâce de Dieu !
Je ne savais même pas ce que c'était.
Il m'a alors expliqué très rapidement, mais avec une ferveur palpable, que c'était les jours les plus précieux de l'année liturgique.
Ce que j'en ai compris, c'est que chacun est invité à accompagner le Christ dans son abandon total à la volonté du Père, dans son amour sans limite pour les hommes, dans son consentement au sacrifice de soi absolu, dans une descente aux enfers et une mortification poussée jusqu'au néant, et cela tout en gardant foi dans le Père, dans sa promesse de résurrection et de vie éternelle.
La passion avec laquelle il m'en parlait était communicative, mais je ne pouvais pas ne pas la ressentir comme étant bien au-delà de mes capacités (je me suis senti comme "provoqué" et assez mal à l'aise car tellement en dessous de l'idéal, tellement éloigné d'un tel lieu).
C'est comme si un ami me parlait de sa conquête de l'Himalaya ou simplement du Mont-Blanc.
Je pourrais l'écouter avec la plus grande attention sans jamais perdre de vue que mon état de forme physique étant ce qu'il est, ce voyage n'est pas pour moi.
Ma conviction est que pour vivre le Tridum, comme pour escalader des sommets ou simplement jouer du violon avec bonheur, il est nécessaire d'avoir une longue et patiente éducation qui, c'est bien clair, me fait encore défaut.
Je le vois bien avec la modeste prière qui chaque jour me met à l'épreuve et me fait prendre conscience de mon insigne faiblesse tant il m'est difficile de simplement tenir mon esprit fermement orienté vers le Ciel et de ne pas le laisser s'égarer dans les méandres de la pensée mondaine.
Le tridum pascal me paraît un sommet immense.
Dorénavant je le vois, il est émerge au-dessus des brumes de ma méconnaissance mais je sais aussi d'emblée une chose : je ne pourrai y venir qu'en bonne compagnie, porté par une dynamique de groupe qui me donnera la sûreté (de sens), la constance et la ferveur nécessaires pour traverser cette épreuve.
J'imagine que c'est ce qui est proposé à Paray le Monial.
Quoi qu'il en soit, je n'en suis pour le moment qu'à une modeste marche d'approche.
Modeste parce que prodigieusement lente.
J'espère que l'urgence des temps ne m'obligera pas à presser le pas.
En même temps, vu la tournure des évènements, je doute fort d'avoir longtemps le loisir de marcher à mon rythme.
Il ne me reste donc qu'à m'en remettre...
A la grâce de Dieu !
dimanche 16 mars 2014
Bonne nouvelle !
Une fois admis qu'il ne saurait y avoir deux ordres de réalité indépendants, l'un objet du religieux, l'autre objet de science, une fois admis donc que nous n'avons pas à être schizophrènes et qu'il n'existe pas de preuve scientifique de l'inexistence des réalités auxquelles les croyants s'adressent alors même qu'il existe par ailleurs une multitude de faits (dont, par exemple, certains ont été recensés par Didier van Cauwelaert dans son excellent "Dictionnaire de l'Impossible") qui contrarient frontalement les postulats scientifiques les plus fondamentaux, nous nous trouvons face à une alternative assez enthousiasmante puisque quelque direction que nous prenions, l'approche scientifique ou l'approche spirituelle, nous nous approcherons d'une seule et même réalité, quelle que soit l'apparente opposition des perspectives au travers desquelles nous tentons de l'appréhender.
Autrement dit, la prétention de la Science à se tenir absolument au-dessus de la croyance est vaine car seulement relative et jamais absolue. Que nous le voulions ou non, nous sommes croyants en quelque chose. Tous les humains se trouvent donc dans un même espace (de croyances) visant une même réalité par deux voies qu'il n'y a plus à opposer et qui, au contraire, peuvent opérer en synergie dès lors que tout dogmatisme a disparu.
Ce constat nous permet de comprendre que derrière la démarche non pas scientifique (trop rare) mais scientiste (la norme) qui consiste à affirmer frauduleusement le pouvoir de l'Homme d'accéder à la réalité en toute objectivité, en dehors de toute croyance, il y a une volonté de puissance qui vise à faire disparaître l'idée même de transcendance ou de plan divin.
En effet, la vision "humaniste" n'est (sou)tenable qu'en excluant tout ce qui vient lui faire obstacle et, en tout premier lieu, les limites inhérentes à toute démarche de connaissance, c'est-à-dire, encore une fois, le fait que celle-ci ne peut être entreprise qu'à partir d'un état de non-connaissance, d'absence de certitude, et donc, à partir de postulats qu'on se donne, auxquels on croit et qu'on s'empresse de considérer comme des vérités de toute éternité parce qu'envisager le contraire obligerait à reconnaître la vanité de l'effort pour accéder à une vérité absolue et non pas seulement relative à un état antérieur de connaissance nécessairement limité.
Un bel exemple de cette prétention nous été donné récemment par Rupert Sheldrake qui rappelait que ces fondamentaux de la science physique que sont les "constantes" cosmologiques et autres ne sont constantes que parce que nous voulons les croire telles et que nous ne disposons d'aucune preuve nous assurant de ce qu'il en va bien ainsi, de sorte qu'il nous faut inévitablement imaginer et accepter la possibilité que lesdites constantes puissent varier et dans le temps et dans l'espace.
Force donc nous est d'être modeste, mais pas avec cette fausse modestie du chercheur qui, bien que (supposément) conscient de ses limitations actuelles, s'inscrit de fait dans une perspective où le potentiel technologique et scientifique de l'Homme ne rencontre a priori aucune limite vis-à-vis d'un Univers réduit à sa seule dimension matérielle.
Comme l'a si bien dit Heidegger, l'Homme arraisonne la Nature. Selon la formule de Descartes, il se veut "maître et possesseur" de la Terre et, au-delà, de l'Univers, s'affirmant par là comme résolument oublieux de -- ou hostile à -- la possibilité du Ciel, c'est-à-dire, la possibilité d'un plan surnaturel, métaphysique, spirituel, divin, etc., vis-à-vis duquel il puisse dépendre et, de manière ultime, avoir des comptes à rendre.
C'est bien la posture cultivée par l'humanisme, la science, la révolution et la république maçonnique dans laquelle nous vivons qui, lentement mais fermement nous amène à la possibilité d'un Nouvel Ordre Mondial en détachant radicalement l'Homme de toute métaphysique, en le coupant du plan divin par un déni systématique de tout ce qui ne passe pas sous la coupe réglée de la pensée rationaliste à postulats mécanistes et naturalistes.
Reconnaître que même dans le cadre de la science nous ne pouvons échapper à la croyance -- au sens où les représentations auxquelles nous "adhérons" dépassent toutes plus ou moins largement la somme des faits sur lesquelles nous voudrions les croire intégralement basées -- a une vertu libératrice en nous permettant d'emblée de regarder par delà l'horizon du "parc humain" assez infernal dans lequel "les puissances de ce monde" s'efforcent de nous confiner.
Cesser de croire en l'idéologie scientiste nous permet d'ouvrir les yeux et de découvrir la grâce que constitue le fait de vivre dans un monde qui ne se borne pas à l'étroit périmètre de la pensée calculante.
Instantanément nous nous retrouvons partie intégrante d'une réalité vis-à-vis de laquelle tout redevient possible, pour autant que nous ayons un tout petit foi, en nous et en un monde où, loin d'être opposés, la Terre et le Ciel se trouvent à nouveau réunis.
Comme disait Jésus : "si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé, vous diriez à cette montagne: Transporte-toi d'ici là, et elle se transporterait; rien ne vous serait impossible."
Moi j'appelle ça une bonne nouvelle :-)
Autrement dit, la prétention de la Science à se tenir absolument au-dessus de la croyance est vaine car seulement relative et jamais absolue. Que nous le voulions ou non, nous sommes croyants en quelque chose. Tous les humains se trouvent donc dans un même espace (de croyances) visant une même réalité par deux voies qu'il n'y a plus à opposer et qui, au contraire, peuvent opérer en synergie dès lors que tout dogmatisme a disparu.
Ce constat nous permet de comprendre que derrière la démarche non pas scientifique (trop rare) mais scientiste (la norme) qui consiste à affirmer frauduleusement le pouvoir de l'Homme d'accéder à la réalité en toute objectivité, en dehors de toute croyance, il y a une volonté de puissance qui vise à faire disparaître l'idée même de transcendance ou de plan divin.
En effet, la vision "humaniste" n'est (sou)tenable qu'en excluant tout ce qui vient lui faire obstacle et, en tout premier lieu, les limites inhérentes à toute démarche de connaissance, c'est-à-dire, encore une fois, le fait que celle-ci ne peut être entreprise qu'à partir d'un état de non-connaissance, d'absence de certitude, et donc, à partir de postulats qu'on se donne, auxquels on croit et qu'on s'empresse de considérer comme des vérités de toute éternité parce qu'envisager le contraire obligerait à reconnaître la vanité de l'effort pour accéder à une vérité absolue et non pas seulement relative à un état antérieur de connaissance nécessairement limité.
Un bel exemple de cette prétention nous été donné récemment par Rupert Sheldrake qui rappelait que ces fondamentaux de la science physique que sont les "constantes" cosmologiques et autres ne sont constantes que parce que nous voulons les croire telles et que nous ne disposons d'aucune preuve nous assurant de ce qu'il en va bien ainsi, de sorte qu'il nous faut inévitablement imaginer et accepter la possibilité que lesdites constantes puissent varier et dans le temps et dans l'espace.
Force donc nous est d'être modeste, mais pas avec cette fausse modestie du chercheur qui, bien que (supposément) conscient de ses limitations actuelles, s'inscrit de fait dans une perspective où le potentiel technologique et scientifique de l'Homme ne rencontre a priori aucune limite vis-à-vis d'un Univers réduit à sa seule dimension matérielle.
Comme l'a si bien dit Heidegger, l'Homme arraisonne la Nature. Selon la formule de Descartes, il se veut "maître et possesseur" de la Terre et, au-delà, de l'Univers, s'affirmant par là comme résolument oublieux de -- ou hostile à -- la possibilité du Ciel, c'est-à-dire, la possibilité d'un plan surnaturel, métaphysique, spirituel, divin, etc., vis-à-vis duquel il puisse dépendre et, de manière ultime, avoir des comptes à rendre.
C'est bien la posture cultivée par l'humanisme, la science, la révolution et la république maçonnique dans laquelle nous vivons qui, lentement mais fermement nous amène à la possibilité d'un Nouvel Ordre Mondial en détachant radicalement l'Homme de toute métaphysique, en le coupant du plan divin par un déni systématique de tout ce qui ne passe pas sous la coupe réglée de la pensée rationaliste à postulats mécanistes et naturalistes.
Reconnaître que même dans le cadre de la science nous ne pouvons échapper à la croyance -- au sens où les représentations auxquelles nous "adhérons" dépassent toutes plus ou moins largement la somme des faits sur lesquelles nous voudrions les croire intégralement basées -- a une vertu libératrice en nous permettant d'emblée de regarder par delà l'horizon du "parc humain" assez infernal dans lequel "les puissances de ce monde" s'efforcent de nous confiner.
Cesser de croire en l'idéologie scientiste nous permet d'ouvrir les yeux et de découvrir la grâce que constitue le fait de vivre dans un monde qui ne se borne pas à l'étroit périmètre de la pensée calculante.
Instantanément nous nous retrouvons partie intégrante d'une réalité vis-à-vis de laquelle tout redevient possible, pour autant que nous ayons un tout petit foi, en nous et en un monde où, loin d'être opposés, la Terre et le Ciel se trouvent à nouveau réunis.
Comme disait Jésus : "si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé, vous diriez à cette montagne: Transporte-toi d'ici là, et elle se transporterait; rien ne vous serait impossible."
Moi j'appelle ça une bonne nouvelle :-)
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