Après que j'ai surmonté l'obstacle que constituait le désordre de mon mental en même temps que sa faiblesse, tous deux propices à mon endormissement, j'ai pris conscience que la précaire stabilité ainsi acquise n'était ni satisfaisante, ni suffisante, ni même... nécessaire.
Marcher avec une béquille ce n'est pas satisfaisant car c'est le signe sûr que votre marche est déficiente. Ce n'est pas suffisant car jamais cela ne permet de remplacer une capacité de marche bâtie sur deux bonnes jambes. Enfin, une béquille n'est pas nécessaire tant qu'il suffit de muscler ses jambes pour leur rendre leur pleine fonctionnalité.
Bref, j'ai un jour compris que j'étais un handicapé de la prière et qu'à l'évidence, j'étais encore à côté de la plaque.
La prise de conscience de cela est venue quand, je ne sais plus à quelle occasion, sans doute une lecture, j'ai compris (enfin) qu'il importait de prier avec ferveur et que, par conséquent, il ne fallait pas simplement s'attacher à prononcer sa prière, mais qu'il fallait aussi l'animer en y mettant du coeur comme on dit si bien.
Il m'est ainsi arrivé un jour de réciter mon Rosaire avec une ferveur inhabituelle qui m'a permis de remarquer que je ne m'égarais plus du tout et que je n'avais nul besoin de ma béquille mentale.
J'étais habité par l'image de la personne pour qui je priais et tout en la récitant je l'adressais vraiment à Marie.
Ce n'était plus une "récitation", mais une vraie prière.
Bien entendu, j'ai retenu la leçon et me suis donné la visée de renouer jour après jour avec cette ferveur.
Mais j'ai dû très vite déchanter en découvrant que la ferveur ne se décrète pas. Il est des jours où elle est là et des jours où elle n'y est pas.
Il serait aisé de s'accommoder de cette situation en se racontant que c'est une grâce et qu'il faut accepter que les choses soient ainsi. Mais étant psychologue, j'ai tendance à penser que le mental, même s'il a une part d'automatisme très importante et échappe donc, au moins partiellement à notre contrôle, n'en reste pas moins fortement influençable par nos représentations, nos émotions et nos choix, c'est-à-dire par... notre mental.
En clair, nous sommes le mental. Alors, en définitive, il ne tient qu'à nous qu'il soit ceci ou cela.
J'ai donc cherché les "conditions" nécessaires et suffisantes de la ferveur.
En fait, c'est faux, je n'ai pas cherché. J'ai simplement été attentif. Et les réponses sont venues d'elle-même, dans leur superbe simplicité.
Nous y viendrons la prochaine fois, mais je peux d'ores et déjà livrer trois indices, trois mots-clés qui me serviront de point de départ : la gratitude, la présence, la réalité.
Voilà, je n'en dis pas plus. A bientôt...
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