dimanche 4 août 2013

Dialogue sur l'amour, l'humilité, la responsabilité...

Le 30/07/2013 15:25, Luc-Laurent a écrit :

Bon désolé j'ai mis du temps à te répondre, je suis un peu absorbé (laisser aller) par le rythme des vacances, ça fait du bien quand même.
Mais je vais me remettre doucement sur les rails
No problemo,
Moi aussi je flotte complètement en ce moment après mon retour de métropole.

Autrement dit, même si je te suis sans difficulté au sens où je perçois tes convictions comme très fidèles à  la pensée ou, mieux, à la foi chrétienne, il est clair que cette voie royale n'est pas la mienne.
A mon humble avis, la voie royale commence déjà par la volonté de suivre cette voie, après je pense que le Bon Dieu s'adapte aux individualités, en tout bon pédagogue qu'il est il sait adapter les parcours à chacun :)
oui, oui, je suis d'accord, bien sûr.
Si je viens à l'Amour, c'est par la porte étroite de la connaissance qui, parce qu'elle étroite, peut faire obstacle, retenir ou ralentir autant qu'elle offre, malgré tout, je crois, une voie d'accès.
De mon point de vue toujours la porte étroite se situe plus au niveau de l'"exercice" de cet amour au sens chrétien : en effet dire que Dieu est l'Amour revient à dire qu'en tant que créature, je ne puis "générer" de l'amour, car pour utiliser des termes physiques on est que "conducteur" (qui plus est variable, dépendant de notre connexion à la source)
Très bonne image d'un certain point de vue mais que je crois néanmoins trompeuse.
Elle est très pertinente pour nous rappeler que même l'amour que nous éprouvons nous n'en sommes pas la source et que nous devons rendre grâce au Ciel de nous permettre de l'éprouver.
Elle est trompeuse car, à l'instar de la connaissance, nous ne pouvons que reproduire, donc "reconstruire" en nous cette disposition, attitude, acte, etc.
L'amour est communicatif, il est contagieux... car nous reproduisons celui que nous avons reçu (en principe).
C'est l'hypothèse girardienne vers laquelle je pointe ici : l'homme en tant que mimétique, soucieux de la norme de réciprocité, surtout quand il s'agit de la mauvaise réciprocité ;-(
Il me parait nécessaire de développer un peu mon propos ici car au final mon assertion est quand même très dépendante de la définition que l'on donne à ce mot.
il s'agit de cette forme "détachée" (autant que possible) de l'amour : l'"agapé" grec en contraste avec l'eros, le philia et le storgê.
J'avoue ne pas bien cerner la notion de storgê.
Je vais aller voir ça...
Vivre l'amour chrétien me semble bien le défi humain le plus difficile que je connaisse.
En tout cas, c'est là où je suis engagé.
Je ne doute pas un seul instant que tu auras tes réponses, car "qui cherche trouve et à qui frappe à la porte on ouvrira"...
Merci !

Si tu as lu mon texte, tu vois que je suis à peu près comme St Thomas, cad, que c'est en toute rationalité que je me vois obligé de renoncer à ce que notre monde jugerait être la pure rationalité et qui n'est qu'une hypostase de la raison humaine, c'est-à-dire, une prétention de l'Homme à être, vivre et survivre dans le monde en étant seul, sans transcendance.
j'en suis moi même venu à ce constat qui me parait aussi être le plus rationnel avec aussi cette idée de Descartes il me semble que le plus logique est de croire en Dieu car s'il existe et que je me refuse à y croire je prends sciemment le risque de "tout" perdre.
De plus pour ma part les expériences que j'ai vécues sont si explicites que pour le coup ce serait vraiment très irrationnel de ma part de ne pas croire...
J'aime bien cette intrication du rationnel et de la foi.
Elle nous rappelle le caractère illégitime de la prétention rationnaliste à se situer au-desssus des croyances.
Comme si c'était possible ;-)


Mon histoire familiale m'avait déjà disposé à reconnaître la réalité du domaine céleste et si je m'en étais distancié, je ne l'avais jamais renié.
Disons que l'expérience étrange que je vis m'a obligé à la tenir pour la première réalité.

A partir de là, en étant croyant de dorénavant à désormais, je fais marcher à fond mes compétences de théoricien pour me constituer une représentation du monde et plus précisément une théorie de l'Homme dont, à la suite de René Girard (auteur remarquable dont je te recommande vivement la lecture (notamment du livre "des choses cachées depuis la fondation du monde")), je pense que le nouveau testament constitue la pierre angulaire.
 
Tu n'imagine pas à quel point je suis d'accord avec ta dernière phrase !!!
C'est une idée de Girard.

Le sujet est bien trop vaste là encore pour que je me risque à m'y engager utilement à présent, mais si tu veux un petit indice, je pense que ce que tu as pu apprécier à certains moments de mon positionnement professionnel est quelque chose que j'ai été amené à théoriser comme d'origine christique. En ultra-bref, le geste professionnel par excellence que je crois condition sine qua non de toute professionnalité, c'est de savoir prendre sa patate chaude plutôt que de la laisser circuler en espérant qu'elle se posera dans le jardin de quelqu'un d'autre.
L'Homme spirituel l'est partout en tout temps, du moins s'efforce de l'être : une des vertus les plus importantes pour le progrès spirituel est inéluctablement l'humilité, j'utiliserai plutôt le terme de "porter sa croix" en est la manifestation la plus aboutie.
Disons que je suis non croyant dans l'humilité.
Autant je reconnais clairement l'orgueil comme satanique, autant l'humilité me paraît une notion ambigue et un tantinet périlleuse.
D'abord parce qu'il est facile de manipuler les foules en se la jouant modeste.
J'ai connu un prof. de psycho qui faisait ça excellement.
Il se la jouait top modeste et ensuite nous faisait avaler toutes les couleuvres qu'il voulait.
Si tu fais une conf. en annonçant "je pense que je ne vais rien vous apprendre", tu rassures tout le monde et tous sont prêts à te suivre plutôt que  prompt à te faire obstacle (il y a une belle parole biblique ou évangélique à ce sujet, sur celui qui veut s'élever sera abaissé et inversement).

Ensuite, le problème de l'humilité que toute la société nous porte à cultiver, c'est qu'elle va bien avec le doute qui lui va bien avec l'inaction.
A un moment, il faut décider d'avoir foi en ce qu'on croit et d'agir sur cette base, aussi limitée qu'elle puisse paraître à certain d'un point de vue rationnel.
Comme tu le sais, les croyants paraissent spécialement arrogants, eux qui prétendent dire le vrai !

ça m'est apparu quand je travaillais pour une conférence sur la réconciliation dans un contexte girardien précisément. Il n'y a rien de plus apaisant pour un groupe que d'avoir une culture commune de la responsabilité. Et ça encore une fois c'est total christique puisque ce à quoi le Christ  a consenti c'est de se tenir dans la position de l'accusé (alors qu'il était innocent). Ce que nous est demandé à nous, c'est juste de faire l'effort d'assumer notre propres erreurs ou fautes de manière à rassurer et apaiser les autres en leur faisant ainsi comprendre que nous ne sommes pas dans une dynamique accusatoire, celle de Satan, le diviseur.

En fait, si tu veux, je passe derrière Girard et j'essaie d'axiomatiser son anthropologie d'inspiration chrétienne dans le cadre de mon approche synthétique de la psychologie (que je commence à présenter sur agoravox pour me forcer à écrire pour le grand public, ce qui n'est pas évident).

Donc mes grandes questions c'est la place du sacrifice (cf. la théorie girardienne) dans son rapport à l'Amour, à la monnaie aussi, et à en fait presque tout dans ce bas monde.
Si tu veux, comme les physiciens qui poursuivent le projet d'une théorie physique de tout, je travaille à une théorie psychologique de tout qui, étant constructiviste et relativiste, ne vise pas une réalité au-delà de l'apparence.
Je te souhaite vraiment beaucoup de courage, ça doit être passionnant mais aussi certainement pénible parfois, intuitivement je dirais que ça me parait très sensé, mais je n'ai aucun mal à imaginer des gens penser le contraire...
Oui, ça pourrait passer pour le signe d'une folie furieuse ;-)

Je m'attache surtout à rendre les choses aussi claires et nettes que possible, notamment au plan ontologique. Cad, savoir de quoi on parle quand on parle de ceci ou de cela.

De la sorte je suis souvent attristé de la vacuité de maints prêches qu'il m'est donné d'entendre. Il est trop de prêtres qui semblent n'avoir plus que les mots et qui offrent alors un rituel de plus en plus vide, de "bonne conscience" des familles. La passion, le sens et surtout l'actualité du rituel chrétien ne semblent plus qu'un souvenir lointain.
De ce point de vue, même si je te rejoins, c'est une chose qui m'est très pénible car du fait de leur position de berger, ce sont des personnes qui ont à livrer de durs combats et il est triste de se rendre compte que certains ont perdu les armes dont ils ont besoin pour être victorieux...
Je dirais que les hommes d'église en général ont beaucoup besoin de la prière de leurs ouailles, mais la prière est devenue une denrée rare...
Pourtant je ne formaliserai pas de l'apparente faiblesse de l'église actuelle, persuadé que cet état est appelé à évoluer positivement...
J'avoue être moins optimiste et beaucoup plus perplexe. Mais sûr de rien de tout, ça c'est sûr.

Je ne leur jette pas la pierre mais ça m'interroge quand par exemple un prêtre à St Denis croit bienvenu de donner des musulmans en exemple dans son prêche. L'oecumenisme c'est sympa en apparence mais à la fin ça peut finir en perte de sens radicale.

Bon, je m'excite là et je ne suis pas très sûr que ce que je t'écris soit et clair et intéressant.

Je comprends tout à fait ce qui peut t'exaspérer dans ce genre de situation : le politiquement correct et la charité sont des choses bien différentes, je pense en toute bonne foi que pour bien aimer son prochain il n'est pas possible de faire de compromis avec la vérité, mais bon ce n'est que ma façon de voir les choses...
Je pense que c'est l'idéal.
Mais j'avoue que si je ne pense pas faire de compromis, il m'arrive souvent de laisser courir.
Car encore faut-il avoir un interlocuteur.
Et ça aussi, ça devient chose rare.
 
Donc je vais m'arrêter et essayer de venir à une conclusion en forme de proposition : je trouverais intéressant que nous puissions convenir d'un moyen de tricoter un dialogue qui nous permette d'accéder à une compréhension mutuelle sur ce sujet tellement important pour chacun de nous.

C'est probablement moins facile qu'il pourrait sembler a priori (en raison ou en dépit du cadre de référence commun) mais ça pourrait justement être un exercice "spirituel" extrêmement intéressant pour chacun de nous comme pour ceux qui voudraient le suivre.

C'est pourquoi je te proposerais volontiers que nous tentions de réaliser cela sur un blog. Non pas dans l'idée de conquérir une audience mais plutôt de rendre accessibles et partageables des réflexions actuelles d'honnetes hommes en quête de sens.

Cette idée me vient parce que justement je me suis déjà essayé à l'exercice consistant à mettre en ligne les réflexions qui me viennent constamment au sujet de cette pratique exotique au possible pour le citoyen au cerveau lessivé par deux siècles de laïcité anticléricale. Je veux parler de la prière du Rosaire.

Ce blog je l'ai commencé avec plein d'allant mais je manque terriblement de constance. Je sens pourtant qu'il faudrait que je m'y tienne car je vis une incroyable richesse de sens dans ce qui me vient à l'esprit. Si tu veux, je théorise comme je respire et, pour le moment, j'ai la naïveté de croire que ça pourrait intéresser d'autres que moi. Tu me diras...

Nous pourrions créer un blog de toute pièce ou nous mettre à dialoguer sur celui-ci si la question de la prière te paraît aussi "axiale" qu'elle l'est pour moi.
Ton idée m'enchante, ce sera avec plaisir et pourquoi pas je vais essayer de ramener du monde si tu es d'accord
Bien sûr, très bonne idée.
Quoi qu'il en soit, merci pour cet échange.
Si tu en es d'accord, je pense le mettre sur le blog (si j'arrive à le mettre en forme lisible).
ça ferait office d'introduction à la suite, qui apparaît ainsi ouverte que possible vu qu'on a couvert un large champ déjà.

Bon, je te dis à très bientôt, car j'entends bien tenir un rythme régulier sur le blog, au moins hebdomadaire.
Luc-Laurent

Réponse de Michaël

Le 16/07/2013 23:30,  Michaël a écrit :

Salut Luc-Laurent,
J'entame ce mail et je me surprend à sourire, moi qui depuis si longtemps ai enlevé le mot "hasard" de mon vocabulaire, me rend compte avec amusement que notre rencontre et nos différentes conversations ne sont pas du tout un hasard :)

Avant de poursuivre, je te rassure, j'avais noté dans ton précédent mail que tu te préparais à  partir en vacances, je ne m'attendais pas trop à avoir de réponse tout de suite.
Et puis je suis d'un naturel optimiste, surtout depuis que je m'efforce de ne pas être à la barre de mon propre bateau, j'essaie de laisser ça à quelqu'un qui sait mieux que moi...

En fait je dirai que je ne suis qu'à moitié surpris, car j'ai toujours pensé que des gens qui s'intéressent "aux autres" sont à la base soit engagés, soit inspirés. Après que cela soit conscient ou pas, ça ne peut être qu'une simple étape sur "le chemin".

Cela me (ré)conforte d'autant que contrairement aux idées que certains détracteurs de la foi se font, foi et rationalité ne sont pas incompatible, le tout est de savoir lequel est au service de l'autre :)
En tout cas j'ai bien lu les pages sur agoravox, merci pour ces liens j'ai trouvé ça très intéressant, et j'ai d'autant plus d'admiration devant cette témérité que tu as, osant ainsi t'exposer, bravo.

A priori ces écrits remontent déjà un peu, je ne sais pas ou tu en es aujourd'hui, tu parlais "d'éléments nouveaux" ça m’intéresse à l'occasion.

  En ce qui me concerne, c'est un peu l'histoire de ma vie donc je ne pourrai pas vraiment développer lol, mais disons que certaines choses m'ont fait avancer sur mon chemin.
Je suis passé par de nombreuses étapes dont certaines à l'opposé de ma foi actuelle, moi aussi je lui ai "tourné le dos" à une époque, mais j'ai été ramené patiemment et avec douceur à cette foi qui au final me fait vivre.

Je note un point qui me fait écho, c'est cette notion d'apocalypse, avec ton idée de l’imminence d’évènements majeurs qui bouleverseraient notre existence, mais je crois aussi profondément à l'amour du Père et de fait je suis assez attaché aux annonces faites à Garabandal, qui se recoupent avec les prophéties de Medjugorjé : l'idée d'un avertissement : pas de sanction digne de ce nom sans que les actes ne soient posé en pleine conscience et connaissance de cause, je crois donc que cette conscience là sera donnée et agira, mais pour ceux qui ne seront pas enracinés dans la Vérité, ils se feront berner par l'usurpateur et se détourneront du droit chemin, séduit par les prodiges... En référence à l'apocalypse de St Jean et à l'antéchrist.
j'aurai bcp à dire, mais je ne pourrai pas tout dire d'un coup :)

je vais essayer de me focaliser sur ce qui pour moi a été essentiel, afin de le partager en toute bonne foi.

Ce sur quoi repose ma foi, mon postulat de départ :
- L'existence de Dieu, unique et créateur
- Le fait que la Vérité absolue, c'est à dire quelque chose qui explique tout sans aucune erreur existe : elle est Dieu, Dieu est Vérité
- Le fait que quoi que je dise, pense, crois, que j'existe ou pas : je n’atteins pas cette vérité par moi même et je ne peux la modifier quel que soit les efforts que je déploierai pour le faire.
- La vérité étant inaccessible à l'homme, elle s'est donc incarnée pour se faire connaitre - Le Christ ou Messie (dont la venue a été prophétisée) - et libérer l'Homme de l'esclavage du péché que la Loi (Moïse - les 10 commandements) n'avait pu faire, non pas en abolissant la loi, mais en l'accomplissant à la perfection.
- Que par révélation, Dieu nous apprend qu'il est Un et Trin : Père, Fils et Esprit, mais un Seul Dieu en essence.
- le principal attribut de Dieu est l'Amour qui est à la fois la cause et la finalité de toute chose.

Cela m'a permis de déduire / découvrir :

Dieu est amour, Dieu est Vérité : Amour et Vérité se confondent donc, la Vérité se trouve dans l'Amour, qui a mon sens est le plus haut degré de Vérité accessible à l'Homme. Cet amour n'est pas celui défini par l'Homme, mais par Dieu lui même, c'est à dire le Christ qui par sa vie, son oeuvre et sa mort fait connaitre à la créature la plénitude de l'Amour du créateur pour sa créature.

En effet quel est donc cet Amour qui pousse un Dieu à s'abaisser si profondément pour venir sauver cette créature qui était perdue ? Est ce concevable d'endosser l'humanité juste par Amour ? si oui quelle(s) conséquence(s) cela aura t-il sur ma vie?

Si cet Amour est absolu dans sa perfection, il est logique que l'objet de l'amour soit laissé dans une liberté aussi absolue que l'amour lui même, courant même le risque de la perte totale et définitive de l'être aimé qui a le droit de choisir de rejeter celui qui l'aime.

Quel amour pousse un Dieu à mendier l'amour de sa créature?

Ainsi pour connaitre l'Amour de Dieu et sa Vérité que faire? : Vouloir : lorsque la créature choisi d'offrir librement à Dieu son Amour, alors le travail commence : une purification.

Celle de l'Ame : qui créée par Dieu "à son image" est éternelle dans la béatitude ou la damnation.
Car il serait imprudent de ne pas admettre que de la liberté donnée aux créatures, a découlé la séparation de Satan qui dans sa rage à juré de se venger et de tout faire pour ruiner cette création.

La question du Bien et du Mal n'est au final que la possibilité de s'unir au créateur ou pas...

Ce n'est pas la partie que j'ai le plus envie de développer même si je le sais c'est le plus souvent à ce niveau que les dissensions se situent mais c'est normal en fait, donc je passe.

La Bonne Nouvelle : "le Royaume de Dieu est tout proche" : Dieu en personne se serait déplacé du ciel pour nous dire ça? s'il a toute sa tête ça pourrait signifier que "tout" est là?

"ce qui a été caché aux sages et aux savants, c'est aux humbles et aux pauvres qu'il l'a révélé"
"le royaume de Dieu est au dedans de vous"

Vraiment la bonne nouvelle est incroyable : Dieu souhaite commencer à établir son règne au dedans de moi, non pas un jour quand je serai au ciel, mais ici et maintenant. Je dois simplement vouloir, mais un vrai vouloir en "laissant tout" pour le suivre à commencer par ce que je crois savoir ?

Bon, j'aimerais beaucoup poursuivre mais je me contente de ça pour l'instant, j'attends tes réactions.
Mais je te laisse un peu de lecture.

un texte qui m'a changé, orthodoxe mais qu'importe à lire.

Mais la révélation de ma vie c'est ça : http://www.maria-valtorta.org/
une lecture des évangiles qui aura bouleversée ma vie pour toujours - je n'ai pas fini l’œuvre, mais depuis le début, je me suis mis à lire comme un enfant écoute une histoire, j'ai toujours voulu laisser l'émerveillement me conquérir convaincu de la vérité qui s'y cache c'est ..... wouaouh

Saches que je n'ai pas souvent l'occasion de parler de ces choses, et que les personnes avec qui j'ai eu l'occasion d'aller si loin dans ma pensée, se comptent sur les doigts de la main, mais c'est néanmoins avec joie que je le fais aujourd'hui.
Je te souhaite de trouver ce que nous cherchons tous, pour que "ta joie soit parfaite", j'ai presqu'envie de dire "fraternellement" :)
Michaël

Réponse à Michaël

 Le 15 juillet 2013 23:57, Luc-Laurent Salvador  a écrit :

Bonsoir Michaël,
J'espère que tu voudras bien pardonner le retard avec lequel je réponds à ton dernier mèl.
Il s'avère que le 3 au soir j'ai pris l'avion pour la métropole et depuis, comme on dit, je n'ai plus touché terre.
Je me dis que si tu as attendu, à tout le moins tu devrais pas être déçu.
En effet, ton mèl m'a fait plaisir et je me suis dit "bienvenue au club !".

Alors là je dirais que le domaine concerné (qui au final impacte tout le reste) intéresse très peu de gens, et mes réflexions dans le domaine concerné, font fuir presque tous ceux qui restent J,
Je m'en voulais de tarder car je savais que cela pouvait être interprété comme une prise de distance.
Tu as compris que ce n'était pas le cas
mais puisque tu pose la question, je vais être honnête : je nage complètement à contre courant en ce qui concerne le domaine de la spiritualité que je rattache personnellement à la religion, plus précisément, je suis catholique, pratiquant et j’essaie de m’améliorer… plus à contre courant que ça faut y aller J
Je sais que la chose n'est pas facile.
Bien que provoc par nature, j'avoue que dans ce domaine, je reste assez prudent car on aurait tôt fait de passer pour un lourdingue qui a l'audace de prêcher pour sa paroisse.
Néanmoins je saisis les occasions qui me paraissent pertinentes pour souligner, par exemple, que les stratégies de réconciliation dont je me sers dans ma pratique professionnelle et personnelle sont proprement christiques.
J'ai par exemple  fait des confs sur la question de la réconciliation et de la paix et, sans trop en rajouter quand même, j'ai pointé que c'était bâti sur le modèle de la posture christique.
Depuis longtemps René Girard, auteur chrétien revendiqué, est mon maître à penser.
Je te le recommande vivement.
Mais ce n'est pas lui qui m'a fait revenir à la religion catholique dans laquelle j'ai été élevé et dont je m'étais éloigné en toute conscience et rationalité au sortir de l'adolescence.
Si tu veux tout savoir, c'est raconté dans deux textes grand public ici et .
Ensuite, si le sujet t'intéresse et ne te paraît pas affreusement exotique, nous pourrons en parler.
J'ai quelques éléments nouveaux depuis.
Je ne t'en dis pas plus.
Tu me diras ce que tu en penses.
Sauf qu’aborder le sujet sans entrer dans le détail des raisons qui m’ont poussé à ça, ça peut vite tourner au cliché.  J’ai pas franchement le courage de développer plus là, mais si vraiment après ça tu es toujours curieux pourquoi pas J
Je me dis que ce serait intéressant qu'on se donne l'occasion d'approfondir.
Le sujet est d'importance !
Je précise quand même que je n’appartiens à aucun mouvement sectaire et que je ne cherche pas à recruter du monde mdr, de plus malgré tout je continue de me considérer comme quelqu’un de cartésien et (a peu près) sensé. 
idem pour moi !

Bon je te laisse découvrir mon entrée rationnelle dans la foi (tout un programme) et après, je te parlerai de la suite si ça t'intéresse.
Tu verras qu'il y a encore pire que de se déclarer croyant.
C'est se déclarer non croyant...
... toute la question est de savoir en quoi ;-)
Je parie que tu n'imagines même pas tellement ça paraît pas concevable.
Et pourtant il semblerait que tout soit "écrit" déjà dans les textes traditionnels des religions du Livre.
En fait c'est tellement pire qu'au-delà de cette ligne, l'email devrait être crypté ;-)
Donc je m'arrête là...
J'espère que tu passes de bonnes vacances.
Ravi qu'on se retrouve sur ce terrain commun vu que le terrain professionnel ne l'est plus.
A bientôt ?
Luc-Laurent

Surprise !

Il me faut le reconnaître : je m'étais endormi.

Heureusement, un échange assez inattendu avec Michaël me fait revenir à ce blog plus déterminé que jamais à m'y tenir.

Michaël est un collègue qui, dernièrement, au terme d'une super coopération professionnelle trois années durant, m'a félicité pour le courage avec lequel je tentais certaines prises de position contre vents et marées bien qu'il y ait toutes chances que mes efforts soient vains.

Il m' a dit, en substance, connaître lui aussi les affres des combats un peu donquichottesques et je lui ai demandé s'il pouvait m'indiquer la nature des combats en question.

Il a répondu : "...puisque tu pose la question, je vais être honnête : je nage complètement à contre courant en ce qui concerne le domaine de la spiritualité que je rattache personnellement à la religion, plus précisément, je suis catholique, pratiquant et j’essaie de m’améliorer… plus à contre courant que ça faut y aller :-)"

Comme vous l'imaginez, le fait de nous découvrir croyants nous a immédiatement engagés dans un dialogue destiné à nous présenter réciproquement nos approches respectives de la foi.

Pour résumer affreusement, je dirais que, tel que je le perçois, Michaël s'est positionné sur un versant plutôt traditionnel, porté qu'il est par "la révélation de sa vie" qu'ont été pour lui les écrits de Maria Valtorta (intégralité de l'oeuvre ici : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm).

Il m'a semblé (je ne suis encore sûr de rien) que je venais d'un bord presque opposé puisque je suis (re)venu à la foi par nécessité rationnelle, même si je n'ai jamais complètement renoncé à la croyance héritée de mon éducation chrétienne et surtout de ma grand-mère et de ma mère.

Avec l'autorisation de Michael, le post qui suit livre en mode "brut de coffrage" le dialogue que nous avons eu en tentant de nous présenter réciproquement (et très synthétiquement) notre foi respective.
Il n'a d'autre prétention que d'être authentique.
Mais pour cette seule raison il m'a semblé qu'il y avait là quelque chose de suffisament intéressant pour être rendu public, en des temps où il devient difficile de témoigner de sa foi catholique.